• publié le 4 janvier 2022
Vœux de Remi Toussain

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au cours de ces derniers mois notre résilience aura été sollicitée à maintes reprises. Pour autant, cette brutale répétition ne doit pas nous submerger, d’autant moins que les morceaux de ciel bleu se détachent plus nettement encore sur fond sombre et valent mieux pour le regard.

Alors, au nom de l’équipe de la FACEL, je vous souhaite, à vous et vos proches, une belle année nouvelle, un ciel tout bleu si possible et, à tout le moins, de nombreux rayons de soleil qui dégagent l’essentiel de l’horizon.

L’horizon…Un joli proverbe chinois dit à peu près ceci : « Si tu penses à un an, sème un grain ; si tu penses à dix ans, plante un arbre ; mais si tu penses à cent ans, alors engage-toi dans l’éducation ».

L’éducation… On pense famille, bien sûr ; on pense enseignement, c’est-à-dire école, leçons de musique, le cas échéant catéchisme, …Mais, au-delà des initiés, les loisirs éducatifs sont bien souvent absents des discours savants sur l’éducation. Comme si le premier terme tuait le second. Comme si l’expérience de vie chrétienne, telle qu’offerte dans nos accueils de loisirs, vécue plusieurs fois par semaine, le soir, le mercredi, lors de séjours hors de Paris, n’était rien au côté des apports académiques en transmission « verticale ».

Il est vrai que ce qui se passe à travers le jeu, le partage d’activités collectives, les temps de pause et de réflexion, tout cela n’est sanctionné par aucune note, aucun examen, aucune exigence de résultats validés : chaque enfant y puise de quoi grandir et y accomplit son bout de chemin, à son pas, librement. C’est vrai « qu’on ne voit pas grand-chose » confiait récemment, non sans malice, le responsable d’un de nos accueils de loisirs.

Et si, en réalité, cette expérience guidée par des intentions éducatives claires, partagée entre pairs, touchait chaque enfant au fond de lui-même, à son rythme, pour longtemps…Et si elle venait, non seulement appuyer, mais fonder même ce qu’il retiendra vraiment de l’enseignement éducatif, qu’il soit scolaire, pour tous, ou catéchétique, pour certains. L’expérience de la fraternité vécue, ressentie comme une nécessité au-delà de l’exigence rationnelle du vivre ensemble. La découverte de son intériorité – tant menacée par le temps abusif passé devant les écrans – et de son ouverture à l’autre, habitant d’un monde qui n’est pas virtuel. La joie de donner, de l’acte gratuit qui accompagne la prise de responsabilité progressive et l’engagement. Tout cela ne peut que conforter et enrichir les efforts des familles et de l’école.

Au reste, le dynamisme de création et de développement de nos accueils de loisirs ne se dément pas, bien au contraire[1].

L’académicien François Cheng, souligne combien le mot « sens » est un « diamant » de notre langue qui donne lieu, en une seule syllabe, à trois définitions : « sensation, direction, et signification ». Nos accueils de loisirs en rendent certainement compte : éprouvant, dans la globalité de sa personne, une expérience de vie dirigeant vers le beau, chaque enfant s’engage peu à peu sur le chemin qui donnera le juste sens à sa propre vie.

Nous partagerons cette année encore, avec enthousiasme, ce grand bout de ciel bleu ! C’est le vœu commun que je me permets de vous proposer pour cette nouvelle année.


[1] Deux créations en 2020 ; trois en 2021.